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30/06/2015

Où est Charlie ? (3)

Qui se soucie d'Horst Malher ?

 

Voilà un hommes incarcéré depuis 2009 pour plus de 11 ans ferme dans une prison allemande alors qu'il n'a agressé, violé, assassiné ni même volé personne. Pour délit d'opinion. Dans un pays considéré comme « démocratique ». Même en considérant que tout ce qu'il dit ou écrit est ignoble, indigne, insupportable, délirant... comment ne pas être choqué, révulsé même, par la lourdeur et la disproportion d'une telle peine ? Le tout dans le silence et l'indifférence générale. Les mêmes qui applaudissaient bruyamment à sa libération et à sa réintégration au barreau berlinois après ses activités au sein de la Fraction Armée Rouge, dans les années 70, se réjouissent aujourd'hui de sa mise sous écrou. Pourtant on ne parle plus ici de braquages, d'actions terroristes ni d'aides à l'évasion de membres de la bande à Baader, mais de propos, d'écrits et de déclarations « révisionnistes ». Il ne s'agit même pas de se pencher sur le fond de ces affirmations, puisque de toute façon il est interdit d'en débattre et même de les évoquer, mais simplement de souligner l'invraisemblable ineptie d'une justice plus implacable avec les délinquants de la pensée et de l'histoire qu'avec les bourreaux d'enfants, les prédateurs sexuels et les dealers de mort.

N'est-ce pas d'ailleurs le meilleur moyen de donner du crédit à ces thèses « révisionnistes » que des les réprimer avec une telle violence, une telle démesure ?

Si la « liberté d'expression » ne s'applique qu'aux idées convenables, acceptées, rassurantes, validées, socialement admises, elle n'a aucune raison d'être, elle n'est qu'un colifichet absurde agité par des professionnels de l'indignation à géométrie variable.

A l'heure où l'on s'esbaudit du « courage » d'un Eric Zemmour, menacé de 5000 euros d'amende, et que l'on s'étrangle de colère devant l'interdiction d'un spectacle de Dieudonné, qui s'indigne ou même se préoccupe du sort d'un homme emmuré pour 11 ans – 11 ans ! - pour contestation de la véracité de faits historiques ? Quelle vérité est si fragile pour devoir frapper si hargneusement ceux qui la remettent en cause ? Où sont les défenseurs du droit au blasphème et les thuriféraires de « l'esprit Charlie » ? Pourtant il ne s'agit pas de politique ni d'idéologie, mais simplement d'équité et de justice. Si je dis que les pyramides d’Égypte n'ont jamais été construites ou que personne n'est mort lors de la Saint-Barthélémy, peut-être suis-je ridicule ou même fou mais faut-il m'embastiller plus de dix ans pour cela ? N'y a-t-il pas d'autres moyens de démontrer l'inanité ou la loufoquerie de mes thèses ? Tout homme qui se soucie sincèrement de liberté de parole et de droit à l'expression devrait se pencher sur le cas d'Horst Malher. Car il ne faudra pas venir un jour se plaindre qu'on nous applique les mesures d'exception qu'on a laissé s'appliquer à d'autres. Parce qu'ils étaient des salauds et des méchants. Bien entendu.

Source : A moy que chault !

De 7 à 77 ans

Pendant longtemps les adolescents n'ont pas existé, il en est d'ailleurs toujours de même dans certaines cultures primitives. Quand on naissait garçon, on était un enfant asexué qui partageait son temps entre ceux de sa tranche d'âge et la communauté des femmes, puis on devenait un adulte accepté parmi les hommes et qui devait assumer son rôle en tant que tel ; d'adolescence point. Cela se déroulait un peu comme chez les animaux qui passent du stade de non fécondable à celui de fécondable. Pour le petit de l'homme, on avait très souvent recours à un rituel de passage qui se faisait plus ou moins tôt et avec des difficultés variables selon les cultures et les époques. Chez nous, jusqu'à récemment, il en restait des vestiges symboliques avec le Service militaire ou l'obtention du baccalauréat. Reliques enterrées depuis puisque plus personne ne fait son Service militaire, aujourd'hui disparu, et que tout le monde à son baccalauréat, qu'il soit général, technologique ou professionnel.

Qu'il n'y ait plus de passage abrupte entre l'enfant et l'adulte ne serait pas bien grave et même normal, me direz vous, puisque que cela permet la prise en compte de l'adolescence qui ne peut être niable en tant que période de changement chez l'être humain. Que cette spécificité soit reconnue par tout un chacun, la société ou le corps médical, soit. Seulement les intellectuels et les commerçants se sont jetés illico sur la bête, les premiers tenaient leurs nouveaux damnés de la Terre et la graine des futures révolutions et les seconds un nouveau et vaste marché à exploiter. À force de le caresser dans le sens du poil on en est arrivé à créer le monstre actuel, qui ne veut assumer aucun devoir parce qu'il est trop jeune mais qui réclame des droits sans limites au nom de son oppression passée, irresponsable mais ayant un mot sur tout, rebelle de pacotille réclamant toujours plus d'argent de poche à papa maman, intouchable parce que souffrant de l'incompréhension des adultes et la société, du stress lié à sa scolarité, aux angoisses de sa future vie professionnelle et aux problèmes inhérents à sa puberté, sa sexualité, ses pulsions etc. mais qui est dispensé de la moindre empathie envers ceux qui sont plus âgés que lui. Étonnamment, le biotope semble favorable puisque que les enfants veulent y entrer de plus en plus tôt et les adultes le quitter de plus en plus tardivement. On a dit, à juste titre, que l'adolescence était une période difficile et parfois cruelle mais vu le nombre d'individus qui s'y pressent elle a indubitablement ses bons côtés savamment mis en valeur par le mercantilisme ambiant. De la mini lolita qui n'a pas encore dix ans à la grand-mère qui se fait tatouer la cheville en passant par le quinquagénaire accro aux jeux vidéos tout le monde est ado. C'est une réussite indéniable et paradoxale pour ce phénomène passé du néant à une quasi omniprésence.