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23/04/2014

Cloaca Maxima

La classe politique ne s'est jamais rendue aussi détestable que de nos jours et pourtant les humoristes semblent curieusement les épargner. Dieudonné excommunié après son procès en sorcellerie, on chercherait vainement un provocateur de la trempe de Coluche ou même de Le Luron. Mais peut-être est-ce simplement parce que la classe dirigeante n'existe plus en tant que telle, elle s'est allégrement mélangée au show-bizz ainsi qu'au monde médiatique et à celui des affaires. Tous les habitants de ce microcosme intrigant, convolant ou couchaillant les uns avec les autres, comment pourraient-ils passer outre l'omerta qui protègent chacun en lui procurant un aspect lissé difficilement attaquable ? Il s'est formé ainsi une oligarchie mondialiste omnipotente et sans contre-pouvoir où les barrières séparatrices jadis franchies en catimini ont été joyeusement abattues, une sorte de soupe primordiale d'où est sorti le hiérarque nouveau, mi-histrion mi-businessman.

Interchangeable, il est capable de gérer n'importe quelle collectivité territoriale de Gibraltar à Reykjavik à la manière d'un directeur muté selon les bénéfices qu'il a réussi à engranger pour l'entreprise en évitant trop de mouvements sociaux. Un rapide briefing après son arrivée en poste lui permet de connaître les quelques particularités locales, qu'on s'applique d'ailleurs à faire disparaître, afin de ne pas commettre trop d'impairs et le tour est joué. Il lui est aussi utile de bien passer à la télé, nouvel évangile qui dit le bien et le mal, ou, à défaut, d'y avoir beaucoup amis. Sa carrière politique finie - eh oui, ça pousse fort derrière - il se reconvertira dans les affaires où il a tâché de garder un pied. Le peuple ? Il ne dit plus rien, un peu parce qu'il ne sait plus quoi dire par peur, lassitude ou ignorance et beaucoup parce qu'il ne voit pas la raison de critiquer une classe privilégiée qu'il rêve d'intégrer. Cela lui semble d'autant plus facile qu'elle s'est avilie et ne se distingue plus que par l'argent et la notoriété, quartiers de noblesse apparemment à la porté de chacun.