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Rechercher : chêne

Le chêne et le roseau

Le chêne un jour dit au roseau :

« N'êtes-vous pas lassé d'écouter cette fable ?

La morale en est détestable ;

Les hommes bien légers de l'apprendre aux marmots.

Plier, plier toujours, n'est-ce pas déjà trop,

Le pli de l'humaine nature ? »

« Voire, dit le roseau, il ne fait pas trop beau ;

Le vent qui secoue vos ramures

(Si je puis en juger à niveau de roseau)

Pourrait vous prouver, d'aventure,

Que nous autres, petites gens,

Si faibles, si chétifs, si humbles, si prudents,

Dont la petite vie est le souci constant,

Résistons pourtant mieux aux tempêtes du monde

Que certains orgueilleux qui s'imaginent grands. »

Le vent se lève sur ses mots, l'orage gronde.

Et le souffle profond qui dévaste les bois,

Tout comme la première fois,

Jette le chêne fier qui le narguait par terre.

« Hé bien, dit le roseau, le cyclone passé -

Il se tenait courbé par un reste de vent -

Qu'en dites-vous donc mon compère ?

(Il ne se fût jamais permis ce mot avant)

Ce que j'avais prédit n'est-il pas arrivé ? »

On sentait dans sa voix sa haine

Satisfaite. Son morne regard allumé.

Le géant, qui souffrait, blessé,

De mille morts, de mille peines,

Eut un sourire triste et beau ;

Et, avant de mourir, regardant le roseau,

Lui dit : « Je suis encore un chêne. »

 

Jean ANOUILH

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Arbres (3)

Le chêne géant de Tombebœuf 4 saisons (4K)

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L'arbre sorcier

C'est un arbre au bord de la route comme il y en a tant, un chêne peut-être. Seulement, en hiver quand ses feuilles tombent et qu'il ne lui reste que l'habillage du lierre qui l'envahit sa silhouette n'est plus la même et devient étrange : géant dépenaillé, chaman ouvrant les bras, ogre d'un autre âge. Quand la brume s'en mêle, l'arbre sorcier prend un aspect quasiment fantastique, comme s'il surgissait du néant et avançait vers l'automobiliste. Hier, je l'ai pris en photo depuis ma voiture.

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Le tour de France des monuments (choix absolument arbitraire) : Rétrospective (3)

Nantes (44)

Le passage Pommeray

Vallon Pont d’Arc (07)

La grotte Chauvet

Filitosa (2A)

Le site mégalithique et ici et ici

La Bachellerie (24)

Le châteaux de Rastignac (site en néerlandais) et ici

Honfleur (14)

Le Pont de Normandie

Villebazy (11)

Le monastère orthodoxe de Cantauque

Mont Sainte-Odile (67)

Le mur païen

France (et ailleurs)

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France (et ailleurs)

Les châteaux (2)

Allouville-Bellefosse (76)

Le chêne et ici

Paris (75)

Le cimetière du Père-Lachaise

Perpignan (66)

Le Palais des rois de Majorque

Hauterives (26)

Le Palais idéal du facteur Cheval et ici

France

Les gares

Beaune (21)

L’Hôtel-Dieu et les Hospices Civils

Rochefort (17)

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Vimoutiers (61)

Le Tigre

Bordeaux (33)

Le Grand Théâtre

Paris (75)

Les ponts sur la Seine

Générargues (30)

La bambouseraie de Prafrance (Je sais, ce n’est pas un monument)

Saint-Bertrand de Comminges (31)

La cathédrale et la ville romaine

Tiffauges (85)

Le Château

Lavalette-Villars (16)

Le Château de la Mercerie

Biarritz (64)

L’Hôtel du Palais

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21/03/2006 | Lien permanent

Arbres (2)

Histoires d'arbres de Christophe d’Yvoire en collaboration avec Henry de Gerlache

Saison 1

1. Les maîtres de l'eau

« Le platane de l’île de Peilz, en Suisse, et le Geroplatanos, qui a donné son nom à un village du nord de la Grèce, grandissent tous deux les pieds dans l’eau. »

2. De pères en fils

« En Allemagne, un chêne solitaire et majestueux a vu grandir trois générations d’une dynastie paysanne, les Upmeyer ; à Villa Verucchio, en Italie, un cyprès vénérable,  trône dans le cloître d'un monastère. Ce sont des arbres "généalogiques". »

3. Les racines de l'enfance

« Tous deux vénérés, le vieux tilleul "à danser" de Himmelsberg, en Allemagne, et le chêne appelé whiteleaved oak, en Angleterre, semblent cacher un secret dans leurs feuillages. »

4. Les vainqueurs du temps

« L’olivier millénaire d'Oletta, en Corse, et l’épicéa surnommé "Old Tjikko", en Suède, considéré comme l'un des plus vieux arbres au monde, défient le temps. »

5. Les dieux de la nature

« Les deux ifs millénaires de La Haye-de-Routot, en France, tout comme le "chêne à clous" de Herchies, en Belgique, sont porteurs d’une spiritualité à l’origine lointaine. »

Saison 2

1. Les survivants

« Dans le parc national de Redwood, en Californie, un séquoia géant a échappé à l’abattage grâce à Julia Butterfly Hill, qui a vécu deux ans à son sommet pour le sauver. De l’autre côté du Pacifique, à quelques centaines de kilomètres de Tokyo, un genévrier pluricentenaire mobilise l'attention du maître bonsaï Shinji Suzuki. Ces deux arbres survivants, l’un géant, l’autre nain, illustrent la résilience de la nature grâce à l’engagement exceptionnel de deux personnes. »

2. Les immortels

« À Tokyo, dans le jardin d’un temple, survit un joyau de la nature : un cerisier millénaire qui serait le plus ancien du Japon. Chaque année, sa floraison est suivie par des millions d’habitants. Dans la province mexicaine d'Oaxaca vit l’arbre de Tule, un cyprès majestueux qui continue de grandir et serait le plus large au monde. Une fête célèbre sa longévité. »

3. Les sacrés

« Dans le nord de l’Éthiopie, dans la légendaire ville d’Aksoum, un figuier sycomore trône depuis près de deux cents ans. Jadis divinisé, il est aujourd’hui le témoin immobile des rites orthodoxes des croyants, non loin de la chapelle où reposerait l’Arche d’alliance. À 4 000 kilomètres de là, dans l'État indien du Pendjab, les habitants du village de Cholti Kheri vénèrent un immense figuier des banians. Surnommé "le sage", il présente un gigantesque réseau racinaire qui couvre plusieurs hectares. Devenus sacrés, ces deux arbres, proches cousins, portent l’espérance des hommes. »

4. Les nourriciers

« Dans l’État indien de l’Uttar Pradesh, le manguier Dasheri a donné naissance à une variété de mangues à la saveur inégalée. Au Canada, en Ontario, prospère l’érable Comfort, du nom de la famille qui veille sur lui depuis neuf générations. Du fruit qui se cueille à la sève que l'on extrait, ces deux arbres nourriciers sont à la source de saveurs qui se perpétuent depuis des décennies. »

5. Les vénérables

« Gardiens d’une culture millénaire, l’araucaria au Chili et le baobab au Sénégal sont des arbres vénérables et vénérés. Refuges des génies ou incarnations d’un esprit, ils représentent un lien fort à la nature et aux ancêtres. »

Les épisodes sont en vente sur ARTE Boutique : Saison 1 et Saison 2.

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20/08/2019 | Lien permanent

L'homme qui courait après sa chance

Il était une fois un homme malheureux. Il aurait bien aimé avoir dans sa maison une femme avenante et fidèle. Beaucoup étaient passées devant sa porte, mais aucune ne s'était arrêtée, Par contre, les corbeaux étaient tous pour son champ, les loups pour son troupeau et les renards pour son poulailler. S'il jouait, il perdait, S'il allait au bal, il pleuvait. Et si tombait une tuile du toit, c'était juste au moment où il était dessous. Bref, il n'avait pas de chance. Un jour, fatigué de souffrir des injustices du sort, il s'en fut demander conseil à un ermite qui vivait dans un bois derrière son village. En chemin, un vol de canards laissa tomber sur lui, du haut du ciel, des fientes, mais il n'y prit pas garde, il avait l'habitude. Quand il parvint enfin, tout crotté, tout puant, à la clairière où était sa cabane, le saint homme lui dit :

- Il n'y a d'espoir qu'en Dieu. Si tu n'as pas de chance, lui seul peut t'en donner. Va le voir de ma part, je suis sûr qu'il t'accordera ce qui te manque.

L'autre lui répondit :

- J'y vais. Salut l'ermite !

Il mit donc son chapeau sur la tête, son sac à l'épaule, la route sous ses pas, et s'en alla chercher sa chance auprès de Dieu, qui vivait en ce temps-là dans une grotte blanche, en haut d'une montagne au-dessus des nuages.

Or en chemin, comme il traversait une vaste forêt, un tigre lui apparut au détour du sentier. Il fut tant effrayé‚ qu'il tomba à genoux en claquant des dents et tremblant des mains.

- Épargne-moi, bête terrible, lui dit-il. Je suis un malchanceux, un homme qu'il vaut mieux ne pas trop fréquenter. En vérité, je ne suis pas comestible. Si tu me dévorais, probablement qu'un os de ma carcasse te trouerait le gosier.

- Bah, ne crains rien, lui répondit le tigre. Je n'ai pas d'appétit. Où vas-tu donc, bonhomme ?

- Je vais voir Dieu, là-haut, sur sa montagne.

- Porte-lui mon bonjour, dit le tigre en bâillant. Et demande-lui pourquoi je n'ai pas faim. Car si je continue à n'avoir goût de rien, je serai mort avant qu'il soit longtemps.

Le voyageur promit, bavarda un moment des affaires du monde avec la grosse bête et reprit son chemin.

Au soir de ce jour, parvenu dans une plaine verte, il alluma son feu sous un chêne maigre. Or, comme il s'endormait, il entendit bruisser le feuillage au-dessus de sa tête. Il cria :

- Qui est là ?

Une voix répondit :

- C'est moi, l'arbre. J'ai peine à respirer. Regarde mes frères sur cette plaine. Ils sont hauts, puissants, magnifiques. Moi seul suis tout chétif. Je ne sais pas pourquoi.

- Je vais visiter Dieu. Je lui demanderai un remède pour toi.

- Merci, voyageur, répondit l'arbre infirme.

L'homme au matin se remit en chemin. Vers midi il arriva en vue de la montagne. Au soir, à l’écart du sentier qui grimpait vers la cime, il vit une maison parmi les rochers. Elle était presque en ruine. Son toit était crevé, ses volets grinçaient au vent du crépuscule. Il s'approcha du seuil, et par la porte entrouverte il regarda dedans. Près de la cheminée une femme était assise, la tête basse. Elle pleurait. L'homme lui demanda un abri pour la nuit, puis il lui dit :

- Pourquoi êtes-vous si chagrine ?

La femme renifla, s'essuya les yeux.

- Dieu seul le sait répondit-elle.

- Si Dieu le sait, lui dit l'homme, n'ayez crainte, je l'interrogerai, Dormez bien, belle femme.

Elle haussa les épaules. Depuis un an la peine qu'elle avait la tenait éveillée tout au long de ses nuits.

Le lendemain, le voyageur parvint à la grotte de Dieu. Elle était ronde et déserte. Au milieu du plafond était un trou par où tombait la lumière du ciel. L'homme s'en vint dessous. Alors il entendit :

- Mon fils, que me veux-tu ?

- Seigneur, je veux ma chance.

- Pose-moi trois questions, mon fils, et tu l'auras. Elle t'attend déjà au pays d'où tu viens.

- Merci, Seigneur. Au pied du mont est une femme triste. Elle pleure. Pourquoi ?

- Elle est belle, elle est jeune, il lui faut un époux.

- Seigneur, sur mon chemin j'ai rencontré un arbre bien malade, De quoi souffre-t-il donc ?

- Un coffre d'or empêche ses racines d'aller chercher profond le terreau qu'il lui faut pour vivre.

- Seigneur, dans la forêt est un tigre bizarre. Il n'a plus d'appétit.

- Qu'il dévore l'homme le plus sot du monde, et la santé‚ lui reviendra.

- Seigneur, bien le bonjour !

L'homme redescendit, content, vers la vallée. Il vit la femme en larmes devant sa porte. Il lui fit un grand signe.

- Belle femme, dit-il, il te faut un mari !

Elle lui répondit :

- Entre donc, voyageur. Ta figure me plaît. Soyons heureux ensemble !

- Hé, je n'ai pas le temps, j'ai rendez-vous avec ma chance, elle m'attend, elle m'attend ! Il la salua d'un grand coup de chapeau tournoyant dans le ciel et s'en alla en riant et gambadant. Il arriva bientôt en vue de l'arbre maigre sur la plaine. Il lui cria, de loin :

- Un coffre rempli d'or fait souffrir tes racines. C'est Dieu qui me l'a dit !

L'arbre lui répondit :

- Homme, déterre-le. Tu seras riche et moi je serai délivré !

- Hé, je n'ai pas le temps, j'ai rendez-vous avec ma chance, elle m'attend, elle m'attend !

Il assura son sac à son épaule, entra dans la forêt avant la nuit tombée. Le tigre l'attendait au milieu du chemin.

- Bonne bête, voici : Tu dois manger un homme. Pas n'importe lequel, le plus sot qui soit au monde.

Le tigre demanda :

- Comment le reconnaître ?

- Je l'ignore, dit l'autre. Je ne peux faire mieux que de te répéter les paroles de Dieu, comme je l'ai fait pour la femme et pour l'arbre.

- La femme ?

- Oui, la femme. Elle pleurait sans cesse. Elle était jeune et belle. Il lui fallait un homme. Elle voulait de moi. Je n'avais pas le temps.

- Et l'arbre ? dit le tigre.

- Un trésor l'empêchait de vivre. Il voulait que je l'en délivre. Mais je t'ai déjà dit : je n'avais pas le temps. Je ne l'ai toujours pas. Adieu, je suis pressé.

- Où vas-tu donc ?

- Je retourne chez moi. J'ai rendez-vous avec ma chance. Elle m'attend, elle m'attend !

- Un instant, dit le tigre. Qu'est-ce qu'un voyageur qui court après sa chance et laisse au bord de son chemin une femme avenante et un trésor enfoui ?

- Facile, bonne bête, répondit l'autre étourdiment. C'est un sot. A bien y réfléchir, je ne vois pas comment on pourrait être un sot plus sot que ce sot-là.

Ce fut son dernier mot. Le tigre enfin dîna de fort bon appétit et rendit grâce à Dieu pour ses faveurs gratuites.

 

Henri GOUGAUD

 

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